La géo-pédologie appliquée à l’archéologie participe à la compréhension des traces du passé et ouvre de nouvelles voies d’investigations. Dans le cadre des opérations préventives, les conditions d’interventions placent cette contribution dans une situation particulière, entre application méthodologique et recherche scientifique. C’est le cas pour les travaux géo-pédologiques effectués au sein du Service Public de Wallonie pour l’Agence wallonne du Patrimoine. En archéologie préventive, les sciences du sol sont sollicitées afin de répondre de façon rapide, précise et compréhensible à des questions souvent déterminantes pour la réalisation des interventions. L’urgence, la diversité des contextes et la limitation des moyens disponibles nécessitent l’utilisation d’outils et de savoir-faire pouvant être rapidement mis en œuvre. Ce champ de connaissance ne se suffit pas à lui-même dans ce cadre, il n’apporte qu’un élément de compréhension au sein d’un tout principalement accessible par une vision archéologique globale. Les réponses apportées lors des diagnostiques, en cours des fouilles ou dans le cadre de diffusions des résultats devraient idéalement impliquer une démarche scientifique complète et adaptée. Ce n’est pas toujours possible faute de temps, de moyens, de connaissances spécifiques et de mises à jour. Ce sont finalement des connaissances de base et la valorisation d’expériences qui prévalent et permettent un appui profitable. Dans cette position, le géo-pédologue venant en appui aux interventions d’archéologie préventive ne peut être considéré comme spécialiste. Il occupe plutôt une position de généraliste mettant en œuvre une série d’opérations techniques spécifiques. Comme l’archéologue, il ne connait pas à l’avance la nature des vestiges qu’il rencontrera. Ni l’expérimentation, la répétition ou la confrontation, participant à la démarche scientifique, n’ont leur place dans la dynamique préventive. Les données à traiter apparaissent au fur et à mesure des découvertures et les protocoles d’étude sont structurés de façon plutôt empirique. Le géo-pédologue « préventif » bénéficie en revanche d’une grande diversité de situations et de contextes. Il a ainsi accès à de précieuses ressources de compréhension. S’il a la chance d’acquérir une expérience relativement vaste, il n’a pas toujours le loisir de la valoriser dans le cadre de recherches thématiques. C’est à ce stade qu’il peut devenir un véritable passeur. En Wallonie, si les centres consacrés a...