L’archéologie, qu’elle soit préventive ou non, est amenée à rencontrer une grande diversité de structures, et toucher ainsi tous les aspects d’une société. Toutes les sources d’archives sont donc potentiellement susceptibles d’être mobilisées pour documenter un site. Ces différentes sources sont donc innombrables, et il n’est pas question ici d’en dresser un inventaire exhaustif. Cette communication se propose uniquement d’en donner un aperçu pratique. On tâchera, pour chacune, de préciser la localisation des fonds, et d’illustrer leur utilisation concrète à partir d’études récentes, menées ces dernières années par l’Inrap en Bretagne. Sera d’abord évoqué le cadastre napoléonien qui, avec ses états de section et ses matrices, constitue une source écrite à part entière, et bien souvent le point de départ de toutes recherches ; tout comme les plans-terriers, plus anciens mais aussi plus rares. Il sera ensuite question de l’apport des inventaires administratifs du Moyen Âge et de l’époque moderne que sont les terriers, rentiers ou censiers, de celui des aveux et leur minu, des documents comptables et PV de visite, des actes notariés et des papiers de famille. On évoquera aussi les registres paroissiaux, ou encore les chartes et cartulaires du Moyen Âge central. On abordera enfin l’utilisation plus délicates des sources narratives et hagiographiques. Cependant, puisque le sujet est l’archéologie préventive, on pourra se demander, pour finir, s’il n’y a pas une particularité dans l’utilisation, au sein de cette discipline, des sources écrites. Particularité qui ne résiderait pas tant dans la nature des sources que dans celle des opérations ; on pense en particulier aux vastes décapages qui, en pleine campagne, mettent au jour des sites ruraux, inconnus. Ces sites qui sont souvent modestes sont dès lors très difficiles à documenter directement. Un moyen pour pallier cet écueil peut résider dans un certain usage que l’on peut faire des aveux. L’étude de ces documents, lorsqu’ils sont suffisamment détaillés, autorise une reconstitution parcellaire qui, en procédant de façon régressive, peut faire remonter jusqu’à la fin du Moyen Âge. Ce procédé permet d’accéder à une forme ancienne du paysage qui, en soit, peut déjà renseigner immédiatement les vestiges mis au jour. Mais c’est aussi un moyen de parvenir à des informations importantes, comme la microtoponymie ancienne, la propriété ou le statut des terres.