L’appréciation d’un monument historique se fait encore trop souvent par son esthétisme ou encore par son ancienneté, au détriment de son histoire. En ce qui concerne le bâti en pan de bois, l’idée que l’on peut le comprendre uniquement par l’approche dendrochronologique est encore trop régulièrement admise. Bien souvent, cette méthode est privilégiée avant même l’idée d’une étude archéologique, notamment par les architectes. C’est pourtant l’archéologie du bâti qui permet de mettre en évidence l’évolution architecturale d’un édifice et d’interpréter les datations absolues en prenant en compte l’approvisionnement en matière première ou encore la notion de remploi. Au travers de deux exemples, nous allons démontrer comment une datation dendrochronologique, réalisée indépendamment d’une étude du bâti, peut engendrer une mauvaise interprétation et compréhension de l’évolution d’un bâti en pan de bois et a fortiori, fausser son projet de restauration. Il s’agit ici de replacer au cœur de l’étude l’approche archéologique, stratigraphique, et de la combiner à d’autres disciplines telle que la dendrochronologie ou la recherche en archives. L’objectif est d’appréhender l’édifice dans son ensemble et son contexte et ainsi de mieux orienter les chantiers de restauration ou de mise en valeur.