De récentes études sur le sud Caucase se sont intéressées à l’architecture des structures néolithiques à l’échelle macroscopique (Baudouin, 2019; Nishiaki et al., 2021; Badalyan et al., 2022) ou microscopique (Bellat et al., 2023). Or, malgré des descriptions et des enregistrements minutieux des structures lors de la fouille, le remplissage de ces structures en terre crue néolithique pose souvent question. Dans ces habitats fait de terre crue, il peut être compliqué de distinguer : niveaux d’occupations, de démolitions, de comblements ou de sédimentations (Friesem et al., 2011). La géoarchéologie parait à même de dresser un portrait complet de cette question en réalisant des changements d’échelle (Fouache, 2010) essentiels à la compréhension des structures des cultures néolithique. Les regards croisés, entre étude microscopique et macroscopique, permettent de mettre en exergue des spécificités invisibles par l’utilisation unique de l’une de ces deux approches. En abordant cette question avec des méthodes issues des sciences du sol, et plus particulièrement la micromorphologie, nous avons pu mettre en évidence les différentes successions des couches du bâtiment 1031 de Mentesh Tepe (Azerbaïdjan). De plus, nous avons aussi été en mesure de proposer une interprétation pour les diverses séquences d’occupation et de destruction de la structure. Le site de Mentesh tepe dans la moyenne vallée de la Koura (Azerbaïdjan) présente une occupation Néolithique datée entre 7 750 et 7 600 cal. B.P. (Lyonnet et al., 2017). Le site se caractérise par la présence de bâtiments semi-circulaires en élévation pour la phase néolithique. Le bâtiment 1031 fait figure d’exception avec une structure semi-enterrée mais aussi par : ses dimensions, la présence de trous de poteaux, la présence d’une meule in situ et son remplissage litté. Afin de comprendre la succession stratigraphique, à l’intérieur de la structure de 1031, une série de trois prélèvements micromorphologiques ont été réalisés en 2015. La description des traits pédo-sédimentaires combinée à celle des éléments anthropiques (céramiques, briques, silex…), a permis de mettre en évidence plusieurs phases d’utilisation distinctes, une réfection des niveaux de sol et enfin la destruction du bâtiment. Cette étude vise donc à montrer que l’utilisation de la micromorphologie des sols, permet de mettre en avant des successions stratigraphiques d’actions anthropiques ou de phénomènes naturels, impossible à lire distinctement lors...