Un nombre croissant d’études documentaires et d’archives sont réalisées en lien avec les opérations d’archéologie préventive. Les barrières chronologiques ont été repoussées au cours de ces dernières décennies et les fouilles sur des sites modernes et contemporains ne sont plus rares. L’archéologie du bâti (objet du séminaire précédent) a aussi permis de montrer tout le potentiel d’étude sur les périodes récentes. Alors que pendant des décennies les archéologues ont lutté pour s’affranchir du cadre de l’Histoire, désormais notre discipline peut revenir en quelque sorte à ses premières amours et flirter sans rougir avec les historiens des textes. Il s’agira donc, lors de ce séminaire, peut-être de définir les champs disciplinaires respectifs, du moins ceux appliqués au préventif. L’Inrap a 20 ans, l’Afan environ 30 ans de plus ce qui représente presque un demi-siècle d’archéologie préventive. Entre compilation des rapports d’opérations anciennes, critique des résultats de nos prédécesseurs pour lesquels les normes étaient en construction, alors qu’elles ne sont toujours pas partagées par la communauté, études poussées d’archives inédites, reprises de données publiées c’est la diversité voire la confusion qui règne. Cartographie anciennes, bibliographie, archives des Monuments Historiques, rapports d’opération, archives photographiques ou textuelles, toutes ces sources sont à prendre en compte et faire dialoguer avec les réalités analysées par les archéologues. Plus prosaïquement devant cette multiplicité des pratiques il s’agira aussi de structurer une spécialité à l’Inrap. Qui, comment et pour quoi faire ? Du côté des services de l’État, le contour des prescriptions reste encore parfois assez flou. Le séminaire a donc de beaux sujets à traiter !