Contrairement aux décors, ornements, inscriptions et peintures, les graffiti muraux ne sont majoritairement pas réalisés par des professionnels de la construction et constituent souvent des signes triviaux. Du fait de leur fragilité, de leurs modestes dimensions mais également de leur présence souvent limitée à quelques enduits intermédiaires par défaut noyés parmi un empilement souvent conséquent de revêtements, les graffiti figurent parmi les structures les plus rarement détectées au cours de travaux d'aménagements lambdas. Ils sont souvent plus difficiles à saisir que les programmes décoratifs ou ornementaux (enduits peints, décors incisés ou dessinés). Aussi, seule l'archéologie préventive permet de détecter la plupart d'entre eux. Il faut reconnaître que les dégagements méthodiques des revêtements de constructions par l'archéologue permettent fréquemment la découverte et la mise en évidence de ces témoignages écrits ou figurés. Cette présentation se nourrit principalement des reconnaissances et études de graffiti effectuées au cours de fouilles ou de diagnostics concernant des édifices civils lorrains au cours des dernières années. Ainsi, il nous a été possible de rassembler un petit corpus de graffiti dont la datation avant le XVIIIe siècle est assez solidement établie.