La vallée de la Seine, dans sa partie normande, a permis au cours des 30 dernières années de mettre en chantier de nombreuses expérimentations associant la lecture du rythme des implantations humaines, leur spatialisation, leur intégration et leur impact sur l’environnement, du Paléolithique à nos jours. Peu à peu au fil des années, les outils des sciences de la vie et de la terre et de la géographie ont été intégrés. C’est vers la restitution des environnements anciens que la recherche régionale a alors pu évoluer. Cantonné initialement à des travaux ponctuels, cette dynamique de recherche a pu élargir ses investigations et ses méthodes suite à la loi de 2001 et aux développements de l’archéologie préventive. L’exploitation de sables et graviers, par les carrières implantées dans les espaces alluviaux, véritable mémoire sédimentaire de la vallée, a très rapidement constitué un « terrain de jeu » privilégié et prometteur, tant pour les protocoles d’analyse à mettre en place que pour la façon dont le service prescripteur construisait les cahiers des charges scientifique. Par une extension progressive à d’autres espaces géographiques normands et d’autres types d’aménagements du territoire, la notion même de « site archéologique » et d’espace à prendre en compte à évoluer dans la mentalité des archéologues. Cela a facilité un élargissement de la notion de « patrimoine à conserver par l’étude » aux sols dans leur structure, leur modelé, leur usage par les sociétés humaines et leur évolution.