Le mouvement néo-grec, regroupant parmi d’autres des peintres comme Henri-Pierre Picou, Auguste Toulmouche, Gustave Boulanger, et Dominique Papety, est apparu au moment où l’intérêt des archi-tectes-pensionnaires de la Villa Médicis pour le voyage en Grèce s’intensifie. La redécouverte de la Grèce et de ses antiquités à travers la peinture, dans le cas du courant néo-grec, et les envois consa-crés aux antiquités grecques, comme le Parthénon et le temple d’Aphaïa, devrait être comprise dans le cadre de l’émergence de la théorie de polychromie développée par Jacques Ignace Hittorff dans les années 1830, et de l’apparition de la discipline archéologique et de la fascination accompagnant le tra-vail des fouilles. Dans un tel contexte, la seconde moitié du 19ème siècle constitue un moment où les échanges et la collaboration entre archéologues et architectes acquièrent une place dominante, et Athènes est l’endroit par excellence où la rencontre entre ces deux domaines porte ses fruits. Durant toute cette période, les collaborations entre archéologues et architectes travaillant sur des monuments antiques, à Athènes ou ailleurs en Grèce, deviennent très importantes. Ces collaborations ont fourni les fondations pour des ouvrages d’une importance majeure pour leurs deux champs respectifs, mais aussi pour l’histoire de l’art. Mon article aura pour objet principal l’analyse de ces collaborations entre les pen-sionnaires de la Villa Médicis à Rome et les membres de l’École française d’Athènes. Un des objectifs de ma recherche est de montrer comment les révélations de l'archéologie, activement diffusées par les membres de l’École française d’Athènes, les « Athéniens », eurent un impact sur certains pensionnaires qui décidèrent ainsi de consacrer leurs envois aux monuments antiques de la Grèce. En d’autres mots, deux questions auxquelles ma recherche vise à répondre sont les suivantes : par quelles modalités les architectes-pensionnaires de la Villa Médicis à Rome s’approprièrent-ils les découvertes archéologiques concernant les antiquités grecques, et quel fut l’impact de ces échanges avec les membres de l’École française d’Athènes sur leurs vues restaurées de monuments antiques grecs ?