La conférence publiée ici a été présentée par la professeure Danielle Chaperon lors de la séance du Comité de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales du 23 septembre 2016.
À travers un questionnement sur les études théâtrales, la conférence traite des conditions (historiques) de possibilité de l’interdisciplinarité. Les études théâtrales, dit-on, seraient en France nées d’un rejet de l’appréhension littéraire du théâtre. Bien qu’en partie légendaire, ce récit d’origine affecte aujourd’hui encore les relations entre la théorie littéraire d’une part et les études théâtrales d’autre part. Définies comme un ensemble de disciplines réunies autour d’un objet commun, les études théâtrales semblent restées fermées à certains échanges et à certaines études comparatives. Ainsi, au contraire des études cinématographiques ou de la bande dessinée, les études théâtrales sont restées à l’écart de la narratologie dans le dernier quart du XXe siècle. Il se trouve que ce défaut de «passé narratologique» entrave l’engagement des chercheurs dans les projets de narratologie transmédiale actuels, ainsi que dans certaines recherches en archéologie des médias.