Pendant cinq ans, la Commission Centrale d’Éthique (CCE) de l’Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) et la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine (CNE) ont soumis ensemble à la discussion, dans le cadre d’une série de colloques publics, le concept éthique de l’autonomie, ses conditions et ses implications normatives, mais également ses dangers potentiels. À l’été 2015 a eu lieu le premier colloque sous le titre «Autonomie et responsabilité», suivi en 2016 d’un symposium sur le thème «Autonomie et relation». Le colloque de 2017 a été consacré au champ de tension entre «Autonomie et bienfaisance», tandis qu’en 2018 étaient discutés, sous le titre «L’autonomie à l’ère du numérique», les chances et les défis de la diffusion croissante des technologies numériques en médecine. Enfin, le symposium 2019, portant sur le thème «Autonomie et bonheur», s’interrogeait sur le rapport entre le bonheur et l’autodétermination.
À l’issue de ces symposiums, la CCE et la CNE ont dégagé sept thèses. Celles-ci identifient les principaux champs d’action dans lesquels il est particulièrement difficile de mettre en œuvre, respecter et promouvoir l’autonomie dans la pratique médicale actuelle en Suisse. Dans ce cadre, elles illustrent à chaque fois à l’aide d’un exemple concret les besoins actuels de l’autonomie en médecine et montrent les défis et les dangers potentiels auxquels est confrontée l’autodétermination. Sans émettre de recommandations explicites aux différents groupes de destinataires, les deux commissions entendent stimuler la discussion au sein des institutions par le biais de leurs thèses, et animer le débat sur des questions spécifiques, afin de contribuer à renforcer encore plus l’autonomie dans notre système de santé.