L’autobiographie n’est encore aujourd’hui présente dans la littérature de jeunesse que de manière marginale. Le pacte de vérité et de transparence que postule le genre semble, a priori, difficilement conciliable avec un public de jeunes lecteurs que l’on souhaite généralement préserver et protéger de ce que la vie peut avoir de plus dur. En effet, tout dire signifie dévoiler les violences subies, morales et/ou physiques, la sexualité, les douleurs, la maladie, la mort et ce, parfois sans pudeur, de manière crue ou abrupte. Si, pour ces raisons, les confessions réelles sont relativement rares ou clairement édulcorées il n’en reste pas moins que les dispositifs autobiographiques au sens large de l’expression (narration à la première personne, journaux intimes, échanges épistolaires) ont été, eux, largement exploités dans des œuvres romanesques par des auteurs qui souhaitent créer entre leurs personnages et les lecteurs un lien étroit, intime que cette écriture fictionnelle et donc faussement autobiographique permet.