L’intégration des partis islamistes au jeu politique a fait l’objet de nombreux travaux, avec une attention particulière portée à l’exercice du pouvoir. Une ligne dominante se dégage : l’inclusion des partis islamistes au champ politique institué les conduit à développer une conduite « pragmatique » et une idéologie « modérée ». S’agissant du champ francophone, nombreuses sont les études de cas qui soutiennent cette thèse. Les travaux à visée comparative présentent des conclusions similaires. Si la diversité interne de l’islamisme n’est plus à démontrer (des djihadistes aux partis politiques), les organisations légales seraient caractérisées par leur propension « à faire des concessions idéologiques ». Ces travaux pointent l’affaiblissement de l’engagement proprement religieux des partis et le renoncement aux projets initiaux de bouleversement de l’ordre politique, institutionnel et social.