Les morts habitent le monde d’une manière qui leur est particulière. En Asie, où la vie suppose que matière, esprits et flux de force vitale soient réunis et tenus ensemble, le moment de la mort est celui d’une disjonction, voire d’une dispersion. Face à ce phénomène, de nombreuses techniques ainsi que des objets de nature diverse permettent aux vivants d’entrer en relation avec les morts. L’anthropologie comme l’histoire ont décrit et souligné la vivacité avec laquelle les morts sont présents parmi les vivants et cette thématique de recherche est en plein renouvellement. Face à la profusion d’objets et de techniques qui permettent aux morts d’évoluer dans le monde des vivants, ce numéro « Vies des morts en Asie » de la revue Extrême-Orient, Extrême Occident propose ainsi de réfléchir aux manières dont sont produits et utilisés les différents supports d’existence des morts.