Les arts de la période moderne, de la Renaissance à la fin du XVIIIe siècle, accordent une importance majeure à l’allégorie comme mode d’évocation visuelle d’un universel invisible – que ce soit le divin chrétien ou les valeurs humanistes. Ainsi définie, la pensée de l’allégorie apparaît bien éloignée de la topographie en tant que prise en considération de la spécificité du lieu, à la fois visible, matériel et singulier. Or cette tension entre l’universel et le singulier, le visible et l’invisible, l’immatériel et le matériel, la figure et le lieu, la signification et la présentation est caractéristique de la culture et de l’art de la première modernité. Pendant cette époque on voit la mise en place d’un ordre du monde en Europe occidentale qui conjointement se décrit et se prescrit au travers de représentations symboliques complexes placées dans l’espace significatif qu’est le lieu.