Si l’existence théologique du diable précède largement les temps qui nous intéressent, on assiste à une « universalisation diabolique » entre les XVIe et XVIIIe siècles. Le Diable est, partout en Europe, doté de pouvoirs considérables. Les démonologues le rendent responsable de la propagation d’épidémies ; il corrompt la chair donc, mais s’empare aussi des corps pour se créer une communauté de fidèles menaçant la res publica. S’attachant à la figure du corps endiablé, cette journée d’études ne cherchera pas à parler directement ou uniquement des phénomènes de possession ou de sorcellerie, qui ont déjà fait l’objet de nombreuses publications. Elle s’intéressera surtout à la fabrication et aux usages des représentations du corps diabolisé entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle et aux liens existant dans cette période entre diableries et dissidences.