L’émotion correspond à l'expérience ressentie par l’individu en réaction aux autres, à l’environnement, aux choses. Le·a chercheur·euse, tout comme l’enquêté·e, le·a locuteur·ice, l’apprenan·te, le·a professeur·e, etc. peut être touché·e, submergé·e par l’émotion négative ou, au contraire, l’émotion positive. Aussi, nous souhaitons créer un dialogue autour de cette notion et de son inscription dans la contemporanéité de la recherche en sciences humaines et sociales. Nous proposons ici plusieurs axes de questionnement. Tout d’abord, si la recherche se doit d’être objective, le choix et la construction de son objet restent empreints de la subjectivité du·de la chercheur·euse. Ensuite, le fait de transcrire ou de traduire les émotions qui surgissent ou qui transparaissent des corpus soulève des enjeux méthodologiques en sciences du langage, tandis que l’enseignement des émotions et leur place dans l’apprentissage apparaissent comme des enjeux importants en sciences de l’éducation. Enfin, la reconfiguration des émotions et leur prise en charge via le numérique semblent être des questions majeures dans le cadre de ces deux disciplines.