Ce numéro entend croiser les regards autour d’un même objet : le corps souffrant, à travers les récits qu’en font les personnes elles-mêmes, ainsi que leur politisation. La mise en récit du corps souffrant permet d’inscrire dans une certaine cohérence biographique l’expérience de la souffrance : les évènements sont systématiquement analysés pour tenter de donner du sens à la vie dans sa continuité. Ce travail de reconstruction est à la fois personnel et social, produit au contact de proches, de groupes de personnes et d’institutions. Les différents types de récits de souffrance (oraux ou écrits, élaborés ou non dans des groupes, collectés lors d’entretiens biographiques, etc.) interrogent sur l’acte de se mettre en récit et sur la trame politique des récits de soi.